Le chant des oiseaux
Picture Unknown
Je l'ai retrouvée la Grande Bleue, Endormie là sous l'horizon distant, Cajolant les rochers et les coques des bateaux, Caressant en silence sa part de violence.
Mais où sont les oiseaux ? Je ne les entends pas... Où sont leurs cris, leurs appels surfant sur les eaux ? Quelque chose d'assourdissant flotte en moi.
Dans le vent de tristes mots, dans les vagues, le désolément. Personne ne connait les sanglots de ces dieux véhéments.
Dans la pâleur du dimanche, du soleil bien trop haut, Tout le monde a oublié le monde des couleurs. Qui parvient encore à écouter le chant des flots, leur cœur ? Plage désertée, me voici drôle de matelot.
Aucune ancre à jeter ici, seulement des pensées Couleur vent, couleur peau sur le papier. Mais que valent les traces quand les remous les emportent Et imbibent ce qu'il reste des notes ?
Atlantide oubliée, parfois tu resurgis, sombre comme un paquebot Mais gorgée d'histoires et de poésies Comme l'homme a jeté à la mer, comme pour cacher ses défauts.
Mais je sais que tu portes en tes fonds, dans ton désordre, Le grand concert des si, des plumes rouillées, Une chanson plaintive, o si belle, qu'on pourrait croire Qu'elle a avalé dans ses partitions mouillées les oiseaux...